79m2 DDR
Fin septembre, avec Babylonia, notre école de langue, nous avons fait une sortie culturelle. Le Kreuzberg Museum étant fermé pour travaux, Gudrun, une de nos profs, nous a trouvé le musée : 79m2 DDR.
Ce petit musée fauché est totalement paumé à l'extrême Est de Berlin, dans le quartier du vieux Köpenick. À deux pas du grand lac de Müggelsee. Köpenick est un des quartiers dans lequel il y a des foyers néo-nazi. Notre prof était un peu stressée durant le voyage (assez long en S-Bahn et Tram) car nous avons un burkinabé et 2 brésilens dans notre groupe... Mais notre périple s'est très bien passé.
Le musée se trouve dans un bâtiment social faisant aussi foyer de jeunes, atelier de vélo, salle de jeux et des fêtes, cinéma, ateliers d'arts pour les enfants, et beaucoup encore... Il est tenu par 2 adultes et beaucoup de jeunes. Une des bénévoles du musée nous fait la visite. Cette femme, épouse d'un ancien membre du parti, a fait toute la décoration et installation du musée. Elle nous racontera plein de choses intéressantes et de multiples anecdotes sur les objets ici présents, toujours à la limite de la petite larme de nostalgie. Comme elle le dit : "tout n'était pas mauvais en DDR". Nous pensons qu'elle fait parti des un peu plus de 50% de la population allemande qui regrette l'ancien temps où l'Allemagne était divisée.
Le concept du musée est la reconstitution d'un appartement style DDR sur 79m2 avec tous ces objets et décorations ; et il y en a des tonnes !
La cuisine : beaucoup d'éléments étaient en plastique, un matériau très usité à priori à l'époque. Une vraie dînette !
Au premier abord, les éléments nous rappelle plutôt le mobilier et fourniture que nous pouvions trouvé dans nos pays européens dans les années 60 et 70 peut-être. Après, en y regardant de plus prêt et avec les explications de notre hôte, on comprend vite ce qui était particulier à la DDR. En plus, ce qui est extra dans ce musée, c'est qu'on peut toucher tous les objets ; c'est même conseillé ! Du coups, avec les commentaires, on se plonge vite dans le trip DDR !
Quelques vieilles photos, des parades et RDV militaires du parti. Les disques de l'époque et du pays.
Le buffet d'alcool est toujours fourni. Ah ! les anciennes bouteilles de Berliner Bier ! Notre hôte nous propose même de goûter un alcool de l'époque, mélange de liqueur de chocolat et de menthe. On a senti mais on en a pas voulu...
Ce musée s'est constitué à partir de dons de la population et des efforts bénévoles de sa petite équipe.
La chambre d'enfant : plein de trucs partout. À priori, beaucoup d'histoires d'enfants et de personnages ont été écrites et inventés en DDR. Et c'est vrai qu'au niveau jeux, etc, y'avait de quoi faire...
Les disques pour les enfants. Les chants de Pionniers, les premiers groupes à caractères communautaires pour les enfants. Et oui, ça commençait très tôt ! Sur la pochette de ce premier disque, en fond, le Palast der Republik, aujourd'hui rasé, qui se tenait près d'Alexander Platz dans Mitte.
Les lumières pour faire la fête ! Le Monopoly de la DDR !
La salle de bain. Un sauna monoplace et compact ! La déco stylé des toilettes ! Le papier toilette, vraiment très rêche !
Superbe maillot de bain homme. Il y a même des boîtes de préservatifs de l'époque ! Des boîtes de 3 et les préservatifs ne sont pas protégés de l'air libre !
Les couleurs types.
La pharmacie.
Le bureau.
En bref, ce musée qui ne coûte que 50 cts est une vraie réussite, tout le groupe a vraiment été séduit et a carrément tripé. ça vaut vraiment le coût, avec les anecdotes DDR et la grande Ostalgie, ça l'fait. Si vous passez dans le coin...
Après la visite, le maître des lieux nous a aussi montré le local de répétition dans le sous-sol. Et là, on a halluciné ! Une salle de répèt digne du groupe à Johnny. Deux énormes batteries avec azmille fûts et cymbales, sur des scènes, des murs d'amplis et d'enceintes, d'effets, bref la school of rock de malade ! Les allemands musiciens sont vraiment fous avec le matos, il faut que ça jette.
Il nous a bien fallu une petite bockwurst pour se remettre de nos émotions. À ce prix là !